HISTORY.

« On veut tous donner un sens à notre vie. On cherche une explication pour tout ce que nous faisons. Mais suppose qu'il n'y ai aucun sens, que la vie soit fondamentalement absurde. Suppose qu'il n'y ait ni raison, ni vérité, ni justice dans rien ! Et si le rien signifiait tout ? Et si rien ne comptait vraiment ? On suppose que tout compte au contraire, qu'est ce qui serait pire ? »

Au départ, la vie d'Elléa n'est pas palpitante, pas folichonne. Au départ, sa vie est stricte, bien définie. Alors partons du commencement. Elléa est née pendant l'automne de l'année 2000 dans une famille aisée. Disons même plus qu'aisée : très riche. Second enfant de la famille Collins, elle n'a donc qu'un grand frère du nom de Sean qui a 4 ans de plus qu'elle. Tout débute bien, il est exigée de la jeune enfant qu'elle apprenne le violon, le piano et qu'elle pratique la gymnastique. Très équilibrée, Elléa était une enfant sage, assez discrète, pas du genre à faire des histoires. Habituée à l'amour froid et peu démonstratif de ses parents, elle se consacrait alors pendant des heures à ses instruments, se dépensait à fond dans son sport. Oh oui, elle pouvait passer pour l'enfant parfaite : bonne à l'école, en musique, en sport. Une tête blonde, un visage d'ange, des yeux bleus purs. Et il en va ainsi pendant des années, 14 pour être exact. En fait, cette famille était tout ce dont on pouvait ( apparemment ) rêver. Démentiellement riche, une belle et grande maison, deux enfants apparemment sans soucis.

L'année de ses 14 ans, donc,  la roue tourna. Un vendredi soir, M. et Mme Collins étaient de sorti, Elléa était sous la surveillance de son frère, mais ça n'était pas la première fois. Sauf que ce soir là, aucun des parents ne rentrèrent. La raison simple, bien que tragique, était leur mort. Tout deux avaient été tués dans un accident de voiture. Alors imaginez maintenant, deux enfants, seuls. Enfin enfant, non. Sean était majeure et donc le tuteur légal de la jeune demoiselle. Ils vivaient encore dans cette maison. Le choc provoqué par la mort de ses parents eu pour effet de réveiller cet instinct métamorphe chez la jeune fille. Non seulement elle devait digérer le décès de ses parents, mais elle était aussi épuisée par ces transformations fatigantes et dangereuses en une resplendissante panthère noire. Durant ses transformations, il ne restait rien de la demoiselle blonde qui prenait l'apparence d'un imposant félin. Mais ce qui l'inquiétait le plus, c'était son frère. Au départ, Elléa préférait essayer de rester dans le cadre que ses parents lui avaient imposés. Mais laissez-moi faire une métaphore : Lorsque vous secouez une bouteille de coca pleine et qu'ensuite vous l'ouvrez, c'est bien connu, elle explose. Imaginons maintenant que l'expérience est renouvelée alors que la bouteille est presque vide. Le liquide n'explosera pas, en partie parce qu'au départ, il est moins oppressé que dans le cas numéros un. Eh bien là, c'était la même chose. Le cadre stricte qu'elle avait connu jusqu'alors avait volé en éclat avec la mort de ses parents et c'est ainsi que Sean et Elléa brisèrent leur image d'enfants modèles. Pendant deux ans, elle sombra dans la décadence la plus totale. Elle n'avait plus de limite, qui l'engueulerait ? Son frère totalement camé ? Certainement pas. Elle cessa peu à peu la gymnastique qu'elle n'était plus en mesure de continuer, et ses mélodies au piano et au violon devinrent plus rares. Ses notes étaient en chutes libres, les remarques des professeurs à son égard étaient bien moins élogieuses. Pourquoi ne la viraient-elle pas ? Bonne question. Elle appris à se défendre, voire à se battre dans la rue... Et puis à 16 ans, alors qu'il était évident qu'elle allait devenir junkie et vivre dangereusement jusqu'à la fin de sa pauvre et misérable vie, son frère fut arrêté. Dealer bien trop important dans un trafic qui avait pris une ampleur incroyable, il fut conduit en prison. Elléa fit un arrêt dans une maison de désintoxication malgré son jeune âge mais s'en échappa après 3 mois, sans que cela ait changé quoi que ce soit à sa vie. Elle n'avait plus rien, elle était seule. Totalement seule.
Et puis un jour, elle reçut une lettre.
Une lettre, un pensionnat, du monde... Elle n’hésita pas et s'y rendit. Elléa passa une première année qui lui permit d'améliorer un peu ses conditions de vies. L'argent de ses défunts parents aurait pu la faire vivre encore longtemps, mais là, elle retrouvait un semblant de cadre. Elle reprit le piano, la violon, recommença à faire quelques exercices d'assouplissement pendant son temps libre, récupéra un bon niveau en musique et atteint de nouveau une certaine forme physique
Et puis, elle entama sa seconde année.