« Les roses sont rouges et les violettes sont bleues, je t’emmerde, sale pute. »

Arthur Colton Noghrey

 

Lorsqu'Arthur Colton Nogrey est sorti du ventre de sa mère, son destin était déjà tout tracé. C'était presque..inévitable. Il s'est mis à marcher à l'âge de neuf mois et parlait couramment l'anglais à deux ans et demi, de quoi faire la fièrté de ses parents. En entrant à l'école maternelle le petit garçon s'est mit à réfléchir et s'est fixé un seul et unique but, devenir médecin. Vers ses cinq ans il fut suivi par un psychologue car le petit voulait découper tous les êtres humains qu'il croisait pour voir comment c'était à l'intérieur. Pas la peine de faire un roman là dessus, Arthur était très perturbé dès son plus jeune âge. Dans la même année sa petite sœur vit le jour, une petite Emilie qu'il se promit de chérir jusqu'à sa mort. Promesse qu'il tint environ deux jours. Nous ne pouvions pas le blâmer, à cinq ans on joue aux petites voitures, on est un peu bête, lui était bête à sa manière en dessinant des artères sur une feuille. Ses résultats scolaires étaient moyens, il apprit l'équitation à son septième anniversaire puis arrêta deux ans plus tard. Depuis sa naissance Arthur n'avait été malade qu'une seule fois, atteint d'une grippe. Il n'a jamais eu la varicelle, aucune otite, ni de pharyngite. Comme son père était également très résistant les parents ne s'inquiétèrent pas plus que cela. Aux alentours de ses neufs ans le petit brun cherchait déjà l'aventure et par-dessus tout le danger. C'est accompagné de trois de ses amis les plus imprudents qu'il a décidé de farfouiller une maison abandonnée depuis des années. C'était simple, ce fut stupide. Pourquoi cette poutre se trouvait-elle devant la fenêtre ? Arthur se trouvait juste à côté de la fenêtre, de dos précisément, il regardait son pote Michel grimper sur une table pour atteindre un vieu livre. Un rat surgit de nul part et Arthur recula brusquement, surpris, et s'emmêla les pieds dans la poutre et brisa la fenêtre. Une chute d'un étage. Les verres s'étaient enfoncés dans sa peau, un transperçait sa jambe, un petit dans son dos et un morceau avait ouvert sa main en deux. Arthur pleurait toutes les larmes de son corps, ne pouvant faire face à la douleur à un si jeune âge. Pour se calmer en attendant de l'aide il contempla l'os de sa main qu'il pouvait apercevoir sous la mare de sang. Très perturbé je vous ai dit. Le lendemain lorsque l'infirmière changea le bandage du jeune garçon elle en eut le souffle coupé. Les plaies semblaient être vieilles d'une bonne semaine. Elle alla chercher un médecin qui fut aussi surpris qu'elle. C'est à partir de ce jour qu'Arthur comprit qu'il était différent. En entrant au collège il resta le gentil jeune garçon qu'il était mais au lycée il sombra à sa manière. Il se livrait à un tas d'expériences bizarres, il s'enfonçait des aiguilles dans le bras pour voir comment sa peau cicatrisait presque instantanément. Mais comme dans tout, plus c'est gros plus ça prend du temps, alors il n'allait pas trop tenter le diable. Il obtint son bac et s'empressa de s'inscrire en médecine même si ses résultats mathématiques étaient catastrophiques. Mais c'est ce qu'il voulait faire. Il redoubla sa première année, cela la rendit encore plus obstiné. Il ne sortait jamais de sa chambre, il apprenait ses livres par coeur. Les seuls moments où il s'accordait une pause c'était pour aller tirer, car il s'était inscrit dans un club de tir, passionné par les armes à feu. Lors de sa sixième année il se mit à chercher un remède pour sa soeur asthmatique mais abandonna ses recherches au bout d'un an, jugeant inutile de chercher quelque chose d'inexistant. Lorsqu'il obtint son doctorat à l'âge de vingt-huit ans Arthur fit un stage dans l'armée, un stage d'un mois qu'il du également abandonné à cause de la guerre. Il remporta les Jeux Olympiques de 2016 dans la catégorie tire avec arme à feu. Il alla par la suite se terrer dans une bourgade perdue du Canada et servait de médecin traitant aux cinq cents habitants. Il aurait encore pu survivre trois petites années ainsi, mais le destin décida autrement. Un soir, alors qu'Arthur clopait tranquillement dans son jardin en caressant son gros chat gris et en regardant un film, un cerf fit irruption. Arthur se leva lentement, il pourrait le découper en morceaux, en manger pour Noël et analyser son anatomie. Il s'approcha doucement de l'animal et fit un bond en arrière lorsqu'il se mit à parler. La créature lui offrait un poste, grassement payé, dans un asile pour fou avec des personnes spéciales. Ouuhw pourquoi pas, avait pensé le médecin. Il ne se fit pas prier, il suivit l'animal et changea de vie.