Krital S. [finis]

Invité **Invité**

"Quand on est déçu d'une personne on ne peut que s'en prendre à soi-même. C'est nous qui avons attendu quelque chose de cette personne, c'était notre choix d'espérer. Alors oui, je n'en veux qu'à moi."

Kristal Silver

Feat. Alexis Knapp

about LIFE&STUFF &hearts

Âge: 18 ans
Spécificité: Contrôle Météo
Unité: Gaëlhit
Classe: 1ère années
Groupe sanguin: O-
Orientation sexuelle: Hétéro
Mot fétiche: Rève
Péché Mignon: Les sucreries
Particularité: Que dire de moi si ce n'est que je fume, que je me gave de sucreries sans jamais prendre un gramme (le rêve de toutes les filles), que j'adore le sport, que je n'ai ni piercings, ni tatouage, ... C'est tout ? Je crois.
Empreinte: Validé :3

Caractère .

▲ Franche,
▲ Compréhensive,
▲ Protectrice,
▲ Colérique,
▲ Menteuse,
▲ Joueuse,
▲ Revêche,
▲ Soigneuse,
▲ Têtue,
▲ Hyperactive,
▲ Curieuse,
▲ Appliquée,
▲ Boudeuse
▲ ...

-« Arrête ! »

Les mains plaquées sur les oreilles, recroquevillée contre le mur je hurle à m’en écorcher les cordes vocales. Cette scène j’ai l’impression de l’avoir vécue chaque jour depuis une éternité. Chaque soir quand il rentre j’arrive à deviner si ça va se passer ou non. Pour ça il me suffit de regarder son visage qui semble immobile, son regard qui brille de méchanceté, mais surtout il me suffit de respirer son odeur, une senteur âcre de transpiration et d’alcool. Alors je sais. Le problème c’est que savoir n’évite pas l’inévitable, j’ai beau me cacher, me faire encore plus petite que je ne le suis, me boucher les oreilles et fermer les yeux, ça arrive toujours. C’est un peu comme si j’étais piégée dans un cauchemar qui se répète en boucle et dont je suis incapable de me réveiller. Ça commence toujours de la même façon, il lui reproche toujours quelque chose, au début ce n’est pas méchant, mais rapidement le ton monte, il se met à lui crier dessus et puis quand enfin elle craque et se met à pleurer, alors seulement il la frappe. Moi aussi je pleure, je n’y peux rien ça ne me rend triste et je crois que dehors le ciel est d’accord avec moi car quand je pleure il pleure aussi. Tout ça c’est ça faute, je déteste ça, le bruit de ses coups, se crie à elle, alors je hurle, je le supplie d’arrêter, de la laisser, mais dans ses moments, c’est comme si je n’existais plus. Alors, en pleure, assise sur le carrelage froid de la cuisine, j’attends que ça se passe. J’ai cinq ans, je vis dans une villa à Montréal et, ce soir encore, je dois supporter de voir mon père battre ma mère.

• • •

-« Non ! »

C’est catégorique, définitif et indiscutable. Froncent les sourcils et croisent mes bras sur ma poitrine je fais la moue. Je n’ai rien besoin de dire, mes yeux montres à eux seul ma colère. Crac ! Le tonnerre gronde au-dessus de nous et l’a fait sursauter, tant pis pour elle, à force elle devrait comprendre. Papa lui a compris, il m’appelle la sorcière, d’après lui c’est ma faute si le temps qu’il fait dehors change pour un rien. Je ne sais pas s’il a raison, mais l’idée me plaît. Actuellement le vent se lève, l’orage éclate et la pluie vient violemment frapper les vitres de la voiture. Maman semble inquiète à côté de moi, elle se mordille la lèvre et me lance de rapide coup d’œil. Finalement elle soupire et gare la voiture sur le bas-côté pour pouvoir se tourner vers moi. Glissant une main sous mon menton elle me force à la regarder. La première chose que je remarque c’est le bleu sur sa pommette gauche et le cocard autour de son œil droit … Rien d’anormal est même avec ça elle est très belle. Elle a les mêmes cheveux couleur corbeau que moi, la même peau de pêche et la même bouche aux lèvres pleines. Ses yeux par contre son bleu délavé alors que les miens sont d’une insondable noirceur, comme ceux de papa. Se forçant à sourire elle prend la parole.

-« Ecoute mon ange je sais que ça ne te plait pas, mais si je t’achète une poupée et que papa la voie il va se mettre en colère. »

Sans rien dire je détourne la tête et pose mon front sur la vitre. Dehors l’orage se calme, mais la pluie reste, et je regarde les gouttes d’eau glisser sur le verre, tout comme mes larmes glisses sur mes joues. J’ai dix ans et pour la énième fois je me prends à penser que mon père est un monstre.

• • •

-« Laisse tomber les mensonges, j’ai plus l’âge de croire à ses conneries. »

Claquant ma porte au nez de ma mère je vais me réfugier sur mon lit. Je suis privé de sortie par ma mère parce que j’ai dit à mon père que je le déteste, c’est injuste, elle aussi elle le déteste, elle a juste trop peur pour le lui dire. Enfouissant ma tête sous mon oreiller je repense à toutes ses fois où j’ai rêvé qu’il ne rentrait pas un soir et que la police nous annonçait qu’il était mort, tabassé par un loubard dans une ruelle sombre. Paupières closent je m’imagine la scène, la douleur qu’il ressent à chaque coup, son visage déformé par la peur, … Je jubile, même si je sais que ça n’arrivera jamais. Soudain ma porte s’ouvre avec fracas. Envoyant voler mon oreiller je me redresse rapidement de crainte que ce soit lui. Non, c’est ma mère, debout dans l’encadrement elle semble hésiter un instant puis soudain je voie la confiance s’insinuer en elle.

-« Kristal fait ton sac, prend tout ce que tu ne veux pas perdre, on s’en va. »

Tellement surprise je la fixe avec des yeux ronds comme des soucoupes et ne bouge pas. Elle m’assène alors de me dépêcher, on doit être partis avants qu’il ne rentre. Tournant la tête vers mon réveil je compte le temps qu’on a. Une heure. Je ne comprends pas pourquoi d’un seul coup ma mère s’est décidé, mais j’en suis heureuse comme jamais. Attrapant mon sac de voyage je bondis d’un bout à l’autre de la pièce pour y récupérer, mes habits, un livre, mon téléphone, mon MP3, un album photo, … Et bien d’autre chose. Au final mon sac est si remplis qu’il faut qu’on le porte à deux jusqu’à la voiture. Assise à côté de ma mère je contemple le ciel alors qu’elle s’engage sur la route. Il est bleu, le soleil brille … Mon moral est au beau fixe. J’ai quinze ans, ma vie vient de prendre une tourne que j’attends depuis bien longtemps.

• • •

-« Je ne l’ai pas lue. »
-« Tu aurais due. »
-« Pourquoi, tu l’as lue toi ? »
-« Oui. »
-« Ah … Et ça dit quoi ?
-« T’avais qu’à la lire ! »
-« M’man ! »

Sans réagir à ma supplique elle me tourne le dos et quitte la pièce. Je devine sans le voir l’immense sourire qui étire ses lèvres et ça m’énerve. Elle sait pourquoi je n’ai pas lu la lettre, depuis le jugement de mon père et son emprisonnement je ne veux plus recevoir de courrier, la dernière lettre que j’ai reçue m’annonçait le verdict. Mon père n’a pas été emprisonné, il a juste reçu une injonction de ne plus nous approcher à moins d’un kilomètre. C’est injuste, après avoir pourri nos vies, il ne paie même pas … Depuis je ne veux plus lire de courrier dont je ne connais pas la provenance de peur de recevoir des menaces de sa part. Soupirant je bondis du canapé et me précipite à la cuisine.

-« Il faut que je te supplie pour savoir ce que disait cette foutue lettre ? »

Ma mère lève les yeux de sa vaisselle. Son sourire me dit que l’idée lui plaît, mais levant la main elle m’indique une feuille reposant sur la table. Sans un mot je m’en saisis et la lie. Une fois, deux fois, trois fois, … Levant un regard perplexe vers ma mère j’attends qu’elle m’explique. Elle se contente de hausser les épaules.

-« Ce serais une bonne chose. »

Oui, non, peut-être … Comment veut-elle que je le sache ? Et d’abord qui c’est ce Näyak et comment il sait pour mon pouvoir ? À part ma mère et mon père personne ne sait. Bon certaines personnes s’en doute et je me suis déjà fait appeler sorcière par pas mal de monde, mais … Fixant le papier comme s’il y avait un message caché je ne sais pas quoi faire. Ma mère s’approche et pose alors la main sur mon épaule.

-« C’est toi qui vois. »

Menteuse. Son regard me crie d’accepter et … Elle sait que je ne peux rien lui refuser. J’ai dix-huit ans et je viens de quitter la maison pour intégrer un mystérieux pensionnat.

Que l’aventure commence.

hmtl by pandora & foliuca.
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