«  I believe that I was always this girl's kind. The kind which feels so many things inside, so much that it's an unchained ocean, a hurricane or an earthquake. But who keeps everything for her and never says anything. »

Candice Lumina Pearce

- Bonjour Lumina Pearce. Je suis l’une des psychologues du Centre. A la demande de vos parents, nous aurons quelques séances afin d’évaluer dans un premier temps comment vous vivez suite à la découverte de votre don. Dans un premier temps, j’aimerais savoir un peu plus sur vous. Sur votre enfance.

- Mon enfance ... Toute la période d'avant mes treize années était assez belle. Même très jolie, d'une certaine manière. Mes parents et moi vivions dans un grand manoir, avec mon frère et ma soeur, ainsi que quelques domestiques. J'ai compris depuis l'enfance que nous n'étions pas comme tout le monde. Je veux dire par là que je savais que nous avions de l'argent. Et autant avouer que je me comportait comme une vraie princesse, un peu peste sur les bords. Étant la plus jeune de la famille, j'étais à la fois la plus gâtée et la plus protégée. Et j'en profitais ! Après tout si nous avions de l'argent, autant l'utiliser. C'est en grandissant que j'ai appris les métiers de mes parents, ce qui m'a donné la réponse à la question que je me posais si souvent: "Pourquoi mes parents ne sont-ils jamais à la maison ?". Bien entendu nous avions toujours de quoi nous occuper, mon frère, ma soeur et moi. Bon, pas les même occupations que les autres enfants, mais des occupations quand même. Cours de danse, de tenue, de bonnes manières, de musique. École privé avec des cours sur mesure. Les domestiques veillaient toujours à ce que l'on ne puisse pas échapper au programme. J'étais petite et je ne comprenais pas tout, je faisais simplement ce que l'on me disait de faire. J'obéissais, comme une bonne petite fille, malgré l'absence constante de mes parents, sans cesses en voyage d'affaire pour leur entreprise. L'entreprise méga commerciale internationale des Pearce. Je crois qu'en vérité leur travail passait avant tout et qu'ils avaient eu des enfants juste pour avoir des héritiers. C'est lors de mon entrée au collège que tout a changé et que j'ai moi même changé. C'est là que j'ai tout compris ...

- Que vous avez compris quoi Lumina ? Pouvez vous à présent me raconter votre adolescence. Tout ce qui s'est passé et comment vous avez eux ce dé-clique.

- C'est là que j'ai compris que les autres enfants n'avaient pas la même vie. J'ai été bercée d'illusion, et à ce moment ma naïveté s'est brisée. J'ai compris que les autres voyaient leurs parents, qu'ils s'occupaient de leurs enfants; et que c'était ça la normalité. Et non être élevée par des domestiques. Bordel ! Ma soeur n'avait que trois années de plus que moi, mon frère cinq. Ils étaient adultes et m'ont laissé toute seule. Quelle belle famille ! C'est à ce moment là que j'ai décidé de reprendre ma vie en main, et de ne plus laisser quiconque décider à ma place. No de ce que je devais dire ou faire. Je fuguais, je séchais. J'allais à des fêtes. J'ai grandit en vivant de ce qu'on appelle "de sexe et d'alcool". Je me suis amusée et j'ai profité. Chaque soir, ou presque, j'emmenais un garçon différent dans mon lit qui s'en allait au petit matin. Autant dire que les domestiques étaient furieuses ! Mais je m'en fichais complètement, je faisais ce que bon me semblait. Personne n'avaient rien à dire. J'étais resté orgueilleuse, vaniteuse; mais avec la naïveté en moins et l'assurance en plus. Je me suis développée, physiquement parlant, et j'ai attiré de plus en plus de garçon. Je m'amusais à jouer avec eux. Vous pourrez me traiter de peste ou de garce, je m'en fiche complètement. C'est ce que j'étais durant mon adolescence. J'avais banni les sentiments et l'attachement de ma vie, décidant que je souffrirais bien moins. Puis la guerre s'est déclenchée, et tout a basculé ...

- Comment ça ? Vous avez retrouvé votre famille puisque vos parents sont rentrée de force. Que s'est-il passé ?

- Je ... Ma soeur et mon frère ne sont jamais revenu. Et à l'heure qu'il est ils doivent sans aucuns doutes être mort. Ou bien esclave d'un camp adverse. Oui, mes parents sont bel et bien rentrés lors du déclenchement de la guerre. Mais ils ne me reconnaissaient pas. Et ils me faisaient des reproches, et je leur faisaient des reproches. C'était un cercle vicieux et sans fin. C'est là que tout a vraiment basculé. Ce n'était pas simplement la guerre qui détruisait le monde, c'était moi. J'ai développé ce pouvoir, ce don. Ce truc de merde. Bordel ! Et par colère je l'ai utilisé contre mes parents. Ils n'en sont pas mort, mais un instant j'ai cru les avoir noyé. Je peux contrôler l'eau, la faire se mouvoir et prendre des formes à l'infini. Et j'ai transformé la vapeur d'eau dans leurs poumons liquide qui les a presque tué. Ils m'ont traité de monstre, m'ont rejeté de la famille. Ils ont même affirmé ne plus être mes parents, que je n'étais plus leur fille. C'est pour cela que je suis ici, face à vous. Ils m'ont envoyé dans ce centre de fou, dans cet asile. Je ne suis pas folle. Bordel ! Je ... je ne me suis juste pas suffisamment contrôlée. Je suis seule, sans famille à présent. Dîtes moi ce que je vais devenir ? Bordel ! Qu'est-ce que je vais faire ? Il ne me reste plus qu'à creuver au milieu de ce trou pourri ...

- Ne vous inquiétez plus de ça Lumina. Dès à présent vous allez entrer en contact avec quelqu'un qui s'occupera de vous. Dans une année vous serez majeure et vous rejoindrez librement sont école. En attendant, tenez vous à carreaux et faite ce que je vous dit si vous ne voulez pas pourrir ici !

Vous êtes bien sur la messagerie de mademoiselle Keller, psycholoque au centre de psychologie et d'étude psychologique. Je suis absente pour le moment mais vous pouvez laisser un message et je tâcherais d'y répondre et de vous rappeler.

Il faudrait que tu change un peu ta messagerie. C'est bien trop formel, je te l'ai déjà dit. Bref ... Je pensais tomber sur toi puisque c'est la première fois que je t'appelle en une année, mais faut croire que j'ai vraiment pas de chance. Tu m'avais dit de t'appeller avant mon entrée en deuxième année et d'en profiter pour te raconter ma première. Donc voilà, je t'appelle pour ça. Mais bordel c'est dommage que je puisse pas t'avoir directement. Oui, je crois qu'ici les appels sont très limité. Tu sais c'est sur l'île-dont-je-ne-dois-pas-dire-le-nom. Personne ne doit savoir qu'elle existe, même pas toi. Alors les appels ne doivent sans doutes pas être filtrer pour qu'ils retrouvent la trace jusqu'ici et ... Bordel pourquoi je te raconte ça ? Je suis sure que tu t'en fou. Dans tout les cas, c'était une bonne idée de m'envoyer ici. Je sais pas comment t'as connu le directeur mais en tout cas t'as des sacrées connaissances ! Mais oui, c'est vraiment bien. Les autres élèves sont comme moi et pour la première fois de ma vie je me sens "normale". Bon, j'ai pas changé de caractère; je suis toujours aussi exécrable. Mais (car il y a un mais) je fais quelques efforts pour être un tout petit peu moins garce. Je bosse aussi, très dure. J'essaie de contrôler mon pouvoir pour ne plus faire de mal à personne. Je ne connais pas encore tout sur l'eau et de ce que je peux maitriser, mais j'ai déjà beaucoup avancer et fait des progré incroyables. Même toi tu ne le croirait pas. Je me démène dur et essaie d'être à la hauteur des attentes des autres, de tes attentes à toi. Je suis moins renfermée et solitaire maintenant, tu vois ! Et puis j'ai un but maintenant: utiliser ce don pour défendre les autres ! J'en ai assez de cette guerre qui casse tout et tout le monde. Bordel ! Je veux être utile, et les protéger. Je suis prête à me battre pour ça ! Tu vois, j'ai enfin un bel objectif dans la vie, tu n'as plus à t'inquiéter. Et puis on s'occupe bien de moi ici. Puis les gens sont gentils, finalement. Oui, j'ai l'impression que tout va enfin mieux pour moi. Oups, j'ai plus de crédit ! Et j'ai plus de pièce pour faire fonctionner le téléphone. Je te rappel dans un an ? Tu verras, tu sera fière de moi. Bisous bisous. Et merci.